Mon maxi best of Björk

 
Avant de commencer ce billet je me dois d'éclaircir un point : je suis depuis toujours (c'est à dire depuis le premier album fait a ses onze ans) une très grande admiratrice de Björk.  Que cela soit avec les groupes (Tappi Tikarass, Kukl ou les Sugarcubes...) , les collaborations (808 State, le trio de jazz islandais Guðmundar Ingólfssonar...) ou en solo.

J'ai été une adoratrice totale, particulièrement de la période Debut - Post, pour Homogenic cela a été un véritable virage pour moi la concernant, mais je suis restée accrochée. C'est Vespertine (hormis certaines chansons) qui a commencé à m'éloigner de sa musique. Je ne l'ai plus écouté de la même manière. Plus le même regard sur son approche des choses, pour l'apprécier j'ai dû presque m'imaginer que c'était une autre chanteuse. 

C'est là que j'ai senti qu'elle commençait à penser en terme de "concept album", je n'ai rien contre a priori, cela peut avoir un certain intérêt, de l'autre j'ai tendance à penser que cela revient à se fixer des barrières, à ne pas exploiter tout ce qui est exploitable et à clairement brider son sens de la création, limiter le champ de son imagination, jusqu'à en perdre l'inspiration première, la curiosité d'explorer des territoires inconnus qui viennent de nos entrailles, tout cela au profit d'une thématique autour de laquelle graviter pour se forcer à produire ou puiser tant bien que mal son inspiration.  

Alors certes, il y a sensiblement un fil conducteur dans l'ensemble de son œuvre, mais l'impression que cela me donne est qu'au début la pelote était pleine et qu'à présent il ne reste plus rien (!) juste des bribes ici et là, qu'elle même a repéré et se plaît a reproduire en live lors d'improvisations ratées puisque prévisibles, tout le contraire de ce pourquoi on a été fan un jour de l'islandaise, quand les plus grands viennent à s'auto-parodier je fuis, personnellement.

Vespertine, Medulla, Volta ont clairement des atmosphères, des ambiances bien particulières et distinctes. "Vespertine" le disque de l'introspection, celui que l'on écoute chez soit au casque en buvant un café et en regardant la neige tomber, "Medulla" le disque presque totalement vocal sur le corps et la chair, "Volta" trip anthropologique/tribal ...

Chacun de ces enregistrements ont leurs pépites mais sont en très grande partie pour moi un beau, terrible gâchis pour cette artiste hors normes. Celle qui nous faisait rêver, nous transportait dans son univers a depuis quelques années freiné la cadence d'idées insolites à cause d'un manque évident d'inspiration. Quand le manque d'inspiration transforme l'évolution musicale en simple expérience thématique, l'ennui guette.

On ne peut pas reprocher à Björk sa quête perpétuelle d'évolution (si rare et que l'on regrette chez la plupart des musiciens !) qui l'amène a constamment se renouveler que cela soit en terme d'instruments, de structures mélodiques ou autres, ceci dit expérimenter pour expérimenter cela n'a plus rien d’excitant, l'émotion se fait la belle pour laisser la place a des recherches quasi chirurgicales puisque dénuées de valeurs sensorielles.

"Biophilia", le nouveau né des studios de la chanteuse démontre un paradoxe total, ou comment faire de l'expérimental avec peu de musique et juste ce qu'il faut de voix. Structures dépouillées (mais tempos improbables parfois) et voix cassée par trop d'espiègleries, les années auront eu raison de son beau parcours. 

Björk a failli ne plus chanter à cause de graves problèmes de santé, des nodules sur les cordes vocales dûs à son manque de technique vocale, pendant trois ans elle réapprend à chanter d'une autre façon et se voit contrainte de se transformer en Sonia Rykiel avec cette grosse perruque rousse afin d'exprimer (par exagération) le phénomène de roussissement qu'à commencé à avoir sa vraie chevelure à cause du traitement du "candida". Fin des violons.

Après ce nouvel album nous ne pouvons que l'inciter à se reposer et se ressourcer, pour qui sait, dans une dizaine d'années nous revenir en pleine santé et inspirée que jamais ?

C'est pourquoi en attendant ce "miracle" pour elle et pour nous, je vous invite à redécouvrir les meilleures chansons de l'artiste (selon moi) en ne s'en tenant qu'aux officielles, extraites des albums, enregistrées en studio car il faut savoir qu'une multitude d'enregistrements sont disponibles suite à des fuites de studio, tout comme des remixes improbables mais brillants par un nombre incalculable de dj, des singles ne figurant pas sur les albums sont aussi à un nombre conséquent, ainsi que des live rendant une toute autre ampleur aux chansons qui en manquaient. Sans compter les musiques faites pour d'autres artistes ou encore les bandes sonores de films...

DEBUT :




HOMOGENIC :


VESPERTINE :


MEDULLA :


VOLTA :


BIOPHILIA :

2. Nattura (édition digipack, en faveur de l'environnement en Islande, son combat depuis 2008, souvenez vous ! )

Nous reviendrons sûrement plus tard sur les morceaux moins connus du grand public ainsi que sur les lives et remixes, là aussi de belles choses à se mettre dans les cages à miel !

2 commentaires:

Hedacoum a dit…

Je suis à 100% d'accord avec toi, j'ai commencé à décrocher à partir de Volta, dont je ne garde que les 3 mêmes chansons que toi. Je ne vais pas écrire une tartine, tu as très bien résumé le fond de ma pensée, et je suis ravie que mon maxi best of soit aussi proche du tiens :)

Cassie a dit…

C'est vrai que Volta n'aurait dû être qu'un quatre titres, le reste est très en dessous de ses habitudes, j'en tends par là qu'il n'y a pas la magie, le petit quelque chose qui fait que ce ne peut être que du Björk.