Live - Reports : Agnès Obel / John Cale

Le concert du 26 octobre affichait complet, le public ne s'y est pas trompé et l'artiste a réalisé une prestation très réussie, à l'image de son univers poétique, féerique, flirtant même parfois avec des atmosphères gothiques. Le visuel n'était pas en reste, à la fois simple et recherché, de charmants jeux de lumières, qui parfois semblaient imiter des bougies aux flammes s'allongeant, suivant l'intensité procurée par la musique. Piano, violoncelle et harpe étaient les trois instruments de la soirée à accompagner la sublime voix d'Agnès Obel. Tout était harmonieux, reprenant l'album, mais également des inédites et un air traditionnel. Également des réinterprétations de certaines chansons, la harpe remplaçant le piano. Les voix des trois musiciennes se mêlent entre elles avec esthétique.


Agnès Obel est arrivée sans saluer (ce qui souleva quelques éclats de voix parmi les spectateurs surpris, je dois dire que c'était déstabilisant), mais elle s'est rattrapée tout le long du concert présentant ses chansons, remerciant son public, racontant sa journée à Angers à admirer le château et la tenture de l'Apocalypse ... 
Juste avant d'interpréter sa plus belle chanson (selon moi) "Riverside", elle prévient que sa voix n'est pas au beau fixe, et que si cette dernière fait faux bond il ne faudra pas s'étonner, mais que d'habitude ça sonne très bien ! En réalité, du début à la fin du concert sa voix est pareille à celle enregistrée dans "Philharmonics", pure, à la fois sensible et puissante, capable de beaucoup de choses. Un petit problème de violoncelle est vite réglé avant un morceau et nous revoilà repartis pour cet univers cosy et feutré.

Musicalement un concert parfait, niveau ressenti j'ignore les raisons de cela, mais je reste sur ma faim. La demoiselle paraissait nerveuse, distraite et plongeait sous son piano dès la fin de chaque chanson (pour regarder quelle est la prochaine à interpréter peut être ?).Est ce notre beau théâtre angevin qui l'a intimidé ? Qui sait... !




*

JOHN CALE

Sans première partie, contrairement à ce qui était prévu. La grande salle du Chabada est réduite en ce 14 octobre, puisqu'un rideau au niveau des gradins oblige les spectateurs (en raison de leur faible nombre sans nul doute) à aller devant la scène. Un public avec autant de "soixante-huitards" que de trentenaires. Jeux de lumières sobres et classieux, bleutés.

John Cale est là, plus que jamais, avec cette voix si particulière, toujours aussi puissante, se prêtant à toute une palette d'émotions. Malgré un passé aux abus illicites et à l'age (il est né en 1942) force est de constater que l'ancien du V.U reste encore un musicien plein de vigueur, capable d'intensité dans sa qualité d'interprétation (je pense tout spécialement à "Hey Ray") .

On le sent bien présent, heureux d'être là même si peu de dialogue (de timides "thank you" ponctueront la soirée) avec son public angevin, le sourire aux lèvres il nous délivre un set d'une perfection inégalable, les univers se succèdent et ne se ressemblent pas, les compositions sont très travaillées, nous dévoilant un artiste riche de toute une somme d'influences me rappelant parfois l'esprit Bowie d'antan, un génie capable de fantaisie à tendance sautillante et joyeuse ("Satellite Walk" , "Sold Motel"), de rock à refrain entêtant ("Catastrofuk", "Helen of Troy") , de slow ("Hush" , soporifique personnellement). Le répertoire du concert tourne autour de morceaux extraits du nouvel ep "Extra Playful", et de "Black Acetate" mais également de temps plus anciens.

Un concert exceptionnel pour une amatrice du Velvet Underground mais totalement novice du parcours solo de John Cale comme moi. Je découvre avec émerveillement que Cale n'est pas que le compositeur des chansons que je préfère de Nico et du Velvet Underground ou de l'incroyable, époustouflant, imposant, somptueux "Paris 1919".

Je regrette simplement la formation rock finalement assez basique, présente sur scène (guitare/basse/batterie/claviers) et évidemment comme toute nostalgique qui se respecte, qu'une reprise du V.U n'ait été faite, mais on peut comprendre qu'après toutes ces années Cale en ait un peu assez d'évoquer cette période et préfère proposer ses propres réalisations en 2011.

John Cale ce personnage de l'histoire de la musique est toujours resté dans l'ombre de Lou Reed, à mes yeux (devrais je dire mes oreilles ?) Cale possède un vrai don de compositeur, un talent dans la recherche du détail, de l'intensité, la recherche d'une certaine perfection avec des arrangements léchés à grand renfort d'instruments "nobles", bref un artiste à la sensibilité forte et aiguisée avec lequel il faut compter plus que jamais.


Musiciens et setlist , cliquer ici.


Ma sélection YouTube de John Cale :

2 commentaires:

Marie a dit…

Parmis les reprise de John Cale, j'aime beaucoup Hallelujah, chantée à la base par Leonard Cohen :)

Cassie a dit…

J'aime beaucoup moi aussi :)